À l’origine de Caravan Palace, un trio des beaux quartiers, fans de jazz et de musiques tziganes. Grands admirateurs de Django Reinhardt devant l’éternel, intéressés par le revival initié par Sanseverino et Gotan Project à la fin de la décennie 1990, le guitariste Arnaud de Bosredon, le contrebassiste Charles Delaporte et le violoniste Hugues Payen (rien avoir avec le fondateur de l’Ordre des Templiers) se lancent dans l’aventure en 2005 en créant Caravan Palace. La Caravane pour évoquer l’univers gitan, bien sûr, et le Palace en hommage à la célèbre discothèque parisienne. Du fun, certes, mais aussi de la danse, du pep’s et de l’énergie.
Gypsy Kings Lors de leurs premières prestations scéniques dans divers festivals, Payen se découvre une vocation d’amuseur public et, entre deux grattages de cordes sur son violon, se plaît à faire le zozo sur scène pour amuser la galerie. La sauce prend et le musicien se voit dès lors intronisé comme le showman attitré de Caravan Palace. Mais très vite, le trio montre ses limites artistiques. Ce n’est pas qu’ils ne soient pas efficaces... mais il manque quand même quelque chose. Une voix, tout d’abord. Et c’est la Tourangelle Zoé Colotis, une véritable réincarnation de Catherine Ringer.
Énergique, dotée d’une voix particulière, la chanteuse permet à Caravan Palace de placer des textes sur leurs musiques, textes toujours loufoques, absurdes et drôles. « Jolie coquine », déjà, mais aussi « Star scat » (qui permet à Colotis de scater à la façon d’une Aretha Franklin tzigane), « L’envol », « La Caravane » ou « Brotherswings » font mouche auprès du public du Café de la Danse, l’une des premières salles parisiennes à les programmer régulièrement. Bientôt rejoint par le clarinettiste Chapi et le DJ Aurélien Trigot, le quatuor devient sextette et peut déployer toute la palette de ses inspirations, à la fois jazz et electro, dans laquelle on retrouve clairement l’influence du guitariste Biréli Lagrène, l’un des piliers du jazz manouche contemporain.
Tziganes de la toile Comme quantité de jeunes artistes, c’est par l’intermédiaire de la toile que Caravan Palace fait connaître son premier album qui porte le titre follement original de ... Caravan Palace. Téléchargeable sur la page MySpace du groupe, l’album trouve finalement une maison de disques pour l’éditer sous forme de CD en septembre 2008.
Énergique et innovant, l’electro-jazz manouche de Caravan Palace rappelle un peu Gotan Project sans pour autant être une décalque ou un copier-coller du modèle. Qualifié de « Charleston de dancefloor », le style de ces étranges manouches pourtant gadjés ne demande qu’à s’exporter... Solidays constitue leur première confrontation face à un public nombreux. Peut-être un jour une participation à un festival tzigane aux Saintes-Marie-de-la-Mer ?
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